Béatrice Barbusse, ancienne sportive de haut niveau, présidente d’un club d’élite et sociologue, a entrepris de lutter contre le sexisme dans le sport. Et nul besoin d’être une chercheuse pour en trouver d’innombrables exemples comme si sport rimait avec machisme, misogynie et stéréotype. Un sexisme ordinaire et bien souvent inconscient plus qu’un sexisme violent et extraverti même si celui-ci existe aussi. Pour illustrer ce sexisme ordinaire, l’auteur cite ces tee-shirts taille XL reçus en cadeau quand on est présidente d’un club ou la carte de voeux fédérale sur laquelle n’apparaît aucune sportive… Les sports ont-ils un sexe ? Historiquement oui, et un seul, comme le raconte Béatrice Barbusse. Le sport est virilité et la virilité est homme. Il est très dur pour une femme d’« avoir des couilles », d’être une « bonne entraîneuse » ou une « défenseuse » de talent. Dès lors, faut-il s’incliner ou s’adapter ? En misant, par exemple, sur des sports « glamourisés » comme le volley-ball féminin, et se détacher de l’image du survêt, des cheveux courts et du garçon manqué.

Le livre aborde avec simplicité et rigueur l’ensemble de ces sujets pour terminer sur une note d’espoir. Oui, un frémissement se produit. Le nombre de pratiquantes augmente et les « premières fois » aussi : femmes entraînant, femmes arbitrant, femmes dirigeant des hommes. Les médias le sentent et investissent tout doucement le sujet. Certes, les « divergentes restent encore rares ; la femme n’est pas encore l’avenir du sport, mais le devient peu à peu.»

Anamosa, 2016 – 17,90 €