DE LA SALLE. – La France est très présente en Russie. Les investisseurs sont inquiets avant tout de ce qu’on pourrait appeler le syndrome du rentier d’Oblomov. Le problème n’est pas réellement la question des sanctions, qui ont, paradoxalement, eu un effet positif pour l’économie russe : les entreprises se sont désendettées, l’agroalimentaire a connu un effet de substitution des importations. La principale difficulté, totalement endogène, est l’insuffisance de l’investissement privé. L’économie russe devrait connaître un rebond technique en 2016, mais les investisseurs n’auront pas les mêmes perspectives de croissance à moyen terme. Le pays restera atone au lieu de connaître une croissance de 4 à 7 %, ce qui n’incite guère les investisseurs à aller de l’avant. Il faut donc sortir du syndrome du rentier, reprendre les plans d’investissement, se pencher sur l’efficacité de l’investissement public et l’amélioration du climat des affaires, sachant que les Russes, euxmêmes, évoquent régulièrement ce sujet. 

GILLES RÉMY. – Je partage...