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Il n'y a pas de réfugiés climatiques

parRoger ZETTER, professeur émérite à l’université d’Oxford (Royaume-Uni)

Articles de la revue France Forum

Les innocents sont les premières victimes.

Les personnes susceptibles d’être déplacées en raison du changement climatique ont été qualifiées de « réfugiés climatiques ». Ce statut a le mérite d’être évocateur, car il renvoie l’image d’une migration forcée, d’une situation de crise, et rappelle le cas de ceux qui fuient les conflits, la violence et les persécutions. Cependant, sur le plan conceptuel, normatif et empirique, il est à la fois inapproprié et trompeur.


ADAPTATION ET RÉSILIENCE. En dépit d’une présomption générale selon laquelle les déplacements de population seraient liés à un phénomène progressif de changement climatique, il est erroné d’affirmer une relation de cause à effet « déterministe ». Le changement climatique n’est pas un facteur de déplacement forcé. C’est la vulnérabilité économique, sociale et politique, la pression démographique, la faiblesse des moyens de subsistance et l’échec du modèle de développement qui prédisposent les personnes au déplacement. Le changement climatique vient s’ajouter à ces mauvaises conditions structurelles et à l’insuffisance de protection juridique découlant d’une mauvaise gouvernance.

Sur le plan juridique, redéfinir et étendre le statut de « réfugié » de sorte à inclure les « réfugiés climatiques » est très...

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