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La force des États faibles

parPierre BENTATA, professeur à l'ESC Troyes, directeur de Rinzen Conseil, Nicolas BOUZOU, économiste, président d’Astérès

Articles de la revue France Forum

La mondialisation fait des États les joueurs d'un sport collectif.

Jamais les États-nations n’ont connu pareilles menaces. Trop dispendieux, ils se sont offerts, pieds et poings liés, aux marchés financiers qui couvrent leurs dettes, perdant ainsi la maîtrise de leurs politiques publiques. Dans le même temps, le processus de globalisation a favorisé l’interdépendance des économies au point d’interdire toute intervention nationale dont les effets se dilueraient dans le vaste magma des échanges mondiaux. Aujourd’hui, la libre circulation des biens et des services s’accompagne d’une porosité inévitable des frontières, béance incontrôlable interdisant de distinguer les réfugiés et les demandeurs d’asile des migrants économiques. Et demain, la maturité des technologies de l’information et de la communication menacera le fonctionnement de l’État providence en permettant à chacun de travailler dans plusieurs pays en même temps, rendant obsolètes les mécanismes actuels de cotisation et de financement de la protection sociale. 

Faut-il alors condamner les forces technico-économiques responsables de la dissipation des États forts d’antan ? Ce serait oublier les formidables progrès qu’elles ont engendrés. 


LA VOIE DU PROGRÈS PERMANENT. En moins de deux siècles, grâce à l’adoption de la logique marchande et sous la pression de la course à l’innovation, les économies développées ont posé les fondements d’un modèle ouvrant la voie au... 

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