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La guerre urbi et orbi

parMarc-Antoine PÉROUSE DE MONTCLOS, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement

Articles de la revue France Forum

La ville subsaharienne entre refuge et danger.

Il convient de déconstruire les idées reçues selon lesquelles les guerres en Afrique subsaharienne se seraient multipliées, seraient plus meurtrières et toucheraient davantage les civils. En réalité, l’ampleur des violences létales a reflué depuis le génocide rwandais de 1994 et les grandes confrontations qui ont marqué le continent au sortir de la guerre froide1. Historiquement, les civils ont toujours été victimes des conflits armés en Afrique subsaharienne. Les changements en cours proviennent plutôt d’une tendance lourde à l’urbanisation de la guerre. Nonobstant la poursuite de combats dans les déserts du Sahara comme d’Irak et de Syrie, le phénomène n’est pas spécifique au continent, sans même parler des émeutes urbaines.


GUERRE ET PAYSAGE URBAIN. De Beyrouth à Bagdad, le Moyen-orient est coutumier des affrontements en ville et le siège de cités fortifiées a été un grand classique de l’Europe médiévale. Mais les guerres d’aujourd’hui se déroulent de plus en plus fréquemment dans des zones densément peuplées, à mesure que la population mondiale augmente et que des régions autrefois rurales s’urbanisent. Ce mouvement de fond n’a pas seulement des conséquences techniques sur la conduite des hostilités. Il influence également l’organisation des agglomérations humaines et les mouvements vers et à l’intérieur des villes.

Au vu de son énorme potentiel...

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1. Voir de l’auteur « Les guerres d’aujourd’hui sont plus nombreuses, plus meurtrières, plus prédatrices et plus barbares ! », in L’Afrique des idées reçues, Georges Courade, Belin, 2016, pp.143-149.

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