Le désherbage chimique du principe de précaution

parInstitut Jean Lecanuet
28 Novembre 2017
Actualité

La décision des Etats membres de l’Union européenne de renouveler pour cinq ans l’autorisation du glyphosate fait tristement écho à la notion « d’irresponsabilité organisée », telle que Beck la décrivait, dès 1999, dans son ouvrage World Risk Society

Pour l’Allemagne, qui s’était abstenue lors du premier vote, l’heure est plutôt à la désorganisation, à en croire les réactions partagées que soulève au sein du gouvernement son vote favorable. Côté français, la déception est palpable. Le président, Emmanuel Macron, a réaffirmé sa volonté d’interdire l’utilisation du glyphosate dans un délai de trois ans maximum. Cet objectif suscite des inquiétudes chez les agriculteurs qui craignent de se retrouver dans une situation de concurrence déloyale par rapport à leurs homologues des autres Etats membres. Les organisations non gouvernementales jugent, quant à elles, ces mesures insuffisantes et se disent très inquiètes de cette décision européenne susceptible d’avoir des conséquences graves sur la santé des consommateurs et sur l’environnement, des résidus de glyphosate ayant d’ores et déjà été détectés dans certaines céréales et certains cours d’eau.

Il faut dire que les risques présentés par cet herbicide controversé, breveté et commercialisé, entre autres, par la célèbre firme américaine Monsanto – qui n’en est pas à sa première polémique –, ne sont pas des moindres. Il a, en effet, été classé cancérogène « certain pour l’animal » et « probable chez l’homme » en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer des Nations unies. La question qui est sur toutes les lèvres au lendemain du vote est donc la suivante : où est donc passé le fameux principe de précaution, si cher à l’Union européenne ? 

 

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