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Le risque dans une société mondialisée

parDean CURRAN, professeur à l'université de Calgary (Canada)

Articles de la revue France Forum

Pas de responsable, pas de coupables ; mais des victimes.

Depuis les années 1980, les sciences sociales se sont progressivement intéressées à la question du risque. en admettant que le risque est un problème en soi, la « question du risque », spécifiquement traitée dans le champ des sciences sociales, a fait émerger deux visions. D’un côté, la conception classique de Mary Douglas et de Aaron Wildasky, développée dans l’ouvrage Risk and Culture1, a identifié la question du risque dans sa dimension subjective, c’est-à-dire la manière dont nous le percevons. En à peine vingt ans, les sociétés occidentales, caractérisées par la richesse et le confort social, ont constaté une augmentation du risque dans tous les domaines, en parallèle des développements. De l’autre côté, la conception de Ulrich Beck, développée dans La Societe du risque2, a identifié la question du risque dans sa dimension objective, c’est-à-dire du point de vue de la production excessive du risque et non pas de la perception excessive du risque. Présentée aux éditeurs avant la catastrophe de Tchernobyl et publiée juste après, l’analyse de Ulrich Beck a puissamment saisi le zeitgeist de cette nouvelle ère.

Selon Beck, nous entrons dans une société du risque qu’il nomme la modernité réflexive. Dans cette dernière, nous constatons de façon toujours plus importante les externalités négatives de l’exploitation et du contrôle de la nature et de ses ressources. À mesure que nous développons les aspects positifs de la modernité, les aspects négatifs...

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