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Les Tchèques et l’Union européenne : une complexe histoire d’amour

parVladimir HURYCH, consultant à CEC Government Relations (République tchèque), Vaclav NEKVAPIL, partenaire de CEC Government Relations (République tchèque)

Articles de la revue France Forum

La République tchèque, l’autre enfant terrible de l’Union.

« Vous venez de Tchétchénie ? Où se trouve la Tchécoslovaquie ? Parlez-vous russe, vous, les Tchèques ? » Si un citoyen tchèque lambda se voyait poser ces questions, son patriotisme passif et son caractère peu expressif prendraient probablement le dessus. On ne peut pas dire que les Tchèques fassent partie d’une nation typiquement patriotique. Ils appartiennent, au contraire, à une nation pragmatique, manquant de confiance, située au milieu de l’Europe ou, comme ils aiment à le clamer fièrement, au cœur de l’Europe. Mais pourquoi alors la République tchèque a-t-elle été classée à plusieurs reprises parmi les nations les plus europessimistes de l’Union européenne ?

D’un point de vue géopolitique et historique, ce qui a précédé l’actuelle République tchèque n’a pas été marqué du sceau de l’indépendance et de la prospérité. La nation a toujours été contrôlée par un empire ou un acteur plus puissant, de la monarchie des Habsbourg aux quarante ans d’occupation soviétique en passant par le protectorat du IIIe Reich.

Ce pays européen de taille moyenne a développé un nationalisme défensif et protectionniste pour faire face aux tentatives répétées d’oppression extérieure (ce qui a favorisé l’exil de certaines élites à l’étranger). Si les Tchèques ont toujours critiqué les forces maléfiques de Vienne ou la gouvernance absurde de Moscou, une partie appartenait à l’establishment et ne voyait pas que des inconvénients au statu quo.

UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE RÉUSSIE. À la fin de la guerre froide, l’un des objectifs centraux de la politique étrangère tchèque a consisté à intégrer l’Otan et l’Union européenne. La transformation géopolitique​...

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