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TGV : splendeurs et misères des liaisons transfrontalières

parYves CROZET, professeur émérite à Sciences-Po Lyon, membre du laboratoire Aménagement Economie Transports-université de Lyon.

Articles de la revue France Forum

Le train à grande vitesse préfère jouer à domicile.

Traiter le train à grande vitesse (TGV) de la même façon que Balzac traitait les courtisanes pourrait paraître inconvenant. Les TGV ne sont pas des danseuses de la République. La France peut légitimement s’enorgueillir de ce patrimoine que constituent les 2 700 km de lignes à grande vitesse (LGV). Il suffit, pour s’en convaincre, de traverser la Manche et de prendre un train entre Londres et Leeds ou York pour mesurer le sous-investissement ferroviaire du Royaume-Uni. Il vient seulement de lancer les travaux de sa seconde ligne à grande vitesse, de Londres vers Birmingham et Sheffield.

Symétriquement, il est aussi possible, en traversant les Pyrénées, de découvrir le risque de surinvestissement dans la grande vitesse ferroviaire. L’Espagne possède le plus grand réseau de LGV d’Europe (3 100 km) et son extension se poursuit. Mais les trafics y sont faibles, quatre fois moins qu’en France. Cela pèse sur les finances publiques alors que, dans ce pays, le ratio dette publique-PIB a triplé depuis dix ans. Il existe donc des situations où les investissements dans les infrastructures de transport peuvent être considérés comme...

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