"L'eau, une richesse à partager et à préserver"
A la veille de la COP21, Le Trombinoscope et France Forum ont organisé à Paris, le 18 novembre 2015, un petit-déjeuner sur le thème "l’eau, une richesse à partager et à préserver". Le débat sera animé par Sophie Auconie, gouverneure du Conseil mondial de l’eau.
Compte-rendu
L’eau est une ressource qui se raréfie dans de nombreux endroits du monde constate en introduction Sophie Auconie. Les problématiques ne sont, cependant, pas toutes les mêmes selon les territoires. En France et en Europe du Nord sont évoquées les questions de qualité de l’eau plus que de quantité alors que, dans d’autres régions du monde, les vrais sujets sont ceux de l’accès à l’eau et de son assainissement.
Les objectifs du millénaire de l’Onu indiquent que 800 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à une eau améliorée. Avec d’autres critères, davantage axés autour des droits de l’homme, ce sont, selon Jean Launay, 2 à 3 milliards de personnes qui seraient concernées par ces difficultés d’accès.
Pour le chercheur Daniel Zimmer, la gestion de l’eau et des nappes doit être un outil au service de la paix. L’eau est rarement au cœur des conflits, mais elle peut l’être de manière indirecte. Par exemple, dans le conflit syrien, plusieurs observateurs ont souligné les trois années de sècheresse qui ont précédé la guerre actuelle et qui ont pu jouer un rôle d’amplificateur d’autres problèmes.
Le modèle français de l’eau a, de son côté, cinquante ans. Il possède deux caractéristiques principales : d’une part, une gestion par bassin versant et bassin hydrographique et, d’autre part, une gestion décentralisée qui implique un mode de gouvernance particulier entre l’État et les collectivités locales. Cette gestion décentralisée permet d’avoir autour de la table tous les acteurs de l’eau y compris les usagers, affirme Jean Launay. Cependant, l’État est très présent. En effet, les agences de l’eau, outils financiers de la politique de l’eau, sont des établissements publics nationaux dont les présidents et directeurs sont désignés par l’État.
Les industriels, comme la société Suez, explorent de leur côté de nouveaux modèles de gouvernance partagée avec les collectivités comme des sociétés d’économie mixte publiques-privées dans lesquelles le public préside et le privé opérateur est coactionnaire pendant la durée de la délégation de service public. Dans ce système prôné par Antoine Bousseau, les secteurs privé et public s’allient pour gérer la destinée du service, du cycle et de la ressource en eau dans l’intérêt général du territoire.
Les débats entre ces quatre experts ont été enrichissants et ont démontré que des solutions techniques, diplomatiques et organisationnelles existent pour améliorer l’accès à l’eau et sa gestion.
"L'eau, une richesse à partager et à préserver"
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