Élections allemandes, le choc !
L’entrée en force au Bundestag de l’AFD, parti d’extrême droite allemand, était attendue. C’est un choc, mais pas une surprise.
Tous les ingrédients étaient réunis pour assister à ce résultat : un SPD en capilotade après des années de coalition, le mécontentement de beaucoup d’Allemands face à la politique migratoire de Angela Merkel, la réalité persistante d’une Ostalgie à l’Est, la longévité au pouvoir de la CDU et de la chancelière.
Une majorité d’Allemands a fait le choix de la continuité et de la stabilité, il ne faut pas l’oublier, mais le score de l’AFD indique qu’une envie de renverser la table a eu aussi sa place dans ce scrutin.
L’élection allemande montre bien les avantages et les limites des gouvernements de coalition, surtout lorsqu’ils associent les deux principaux partis gouvernementaux. La force de la coalition, c’est bien sûr l’efficacité que l’on tire de ce consensus, la capacité à mener des réformes dans la durée, la stabilité dans la stratégie et dans l’action. La faiblesse, c’est qu’en cas de mécontentement social l’alternance n’existe plus, sauf à se tourner vers les extrêmes. Ce qui s’est produit hier. Leçon à méditer, y compris en France.
Il reste à présent à connaître les contours de la future coalition et surtout son programme. Les verts et les libéraux sont pressentis pour rejoindre au pouvoir la CDU. Le SPD a, lui, décliné l’invitation, bien décidé à se refaire une santé dans l’opposition et à préparer l’alternance. C’est une bonne chose pour la démocratie allemande et l’un des plus sûrs moyens d’éviter que l’extrême droite ne continue sa progression.