Emmanuel Macron en marche dans les sondages
Alors que sa cote de confiance était en baisse depuis plusieurs mois, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, est parvenu à infléchir la tendance (baromètre Kantar Sofres OnePoint du mois de décembre 2017 pour Le Figaro magazine).
Il est encore trop tôt pour savoir si Emmanuel Macron parviendra à vaincre la malédiction qui a frappé ses prédécesseurs, tous très vite en chute libre de popularité, mais le fait est que cette enquête donne à réfléchir sur les causes de ce rebond. Chacun peut avoir son interprétation, mais il est sûr que la volonté du président de la République, d’une part, de respecter le contrat passé avec les Français et, d’autre part, de donner du sens à son action, n’est pas étrangère à cette embellie d’automne.
Sur ces deux aspects, Emmanuel Macron tranche avec ses prédécesseurs immédiats et il le sait. Le respect du contrat, cela plaît aux Français, quand bien même ils n’auraient pas voté pour ce président. « Je fais ce que j’ai dit et je ne fais pas ce que je n’ai pas dit… même si je pourrais être tenté de le faire. » Si les manifestants contre la nouvelle loi travail ont été si peu nombreux, ce n’est pas qu’ils ont changé d’avis sur la question, c’est qu’ils savent que cette réforme est la conséquence de l’élection du printemps et qu’il est donc logique qu’elle soit appliquée. D’accord ou non, la démocratie a parlé. Sur ce sujet, Emmanuel Macron renoue avec cette idée de contrat si chère aux élus locaux et notamment aux maires. Si ces derniers sont souvent réélus – et à plusieurs reprises –, c’est qu’ils respectent le contrat passé avec leurs administrés beaucoup mieux que les présidents et les gouvernements ne l’ont fait avec les citoyens.
Avoir un président de la République – et accessoirement un Premier ministre aussi – qui donne du sens à la politique et aux réformes entreprises, c’était ce que les Français voulaient. Emmanuel Macron a vu très vite que le silence dans lequel il s’était enfermé les premières semaines n’était pas une bonne chose. D’abord, parce que les Français le connaissaient en définitive très peu malgré son élection et qu’ils avaient besoin d’en savoir plus sur ses projets et sa méthode. Ensuite, parce que lui seul pouvait inscrire les réformes dans une politique. L’exemple malheureux de l’annonce de la baisse des APL a servi de leçon. Pas question d’enfumer les taupinières les unes après les autres comme l’ont fait plusieurs des gouvernements précédents. Pas question de nouvelles réformes sans pédagogie préalable de sa part.
En marche ou non, un président de la République qui progresse dans les sondages, c’est une bonne nouvelle pour la France et pour la démocratie.