Et en même temps
Les « Macron démission » criés par les gilets jaunes sonnent-ils le glas du quinquennat du président de la République ?
C’est en tout cas ce qu’affirment de nombreux observateurs de la vie politique. Et s’ils se trompaient ? Et si Emmanuel Macron parvenait à rebondir dans les prochains mois ? Bien sûr, la courbe de popularité devenue « hollandesque » du président de la République ne plaide pas pour ce scénario. Pourtant, même s’il a peu de chance de se produire, surtout avec l’élection européenne à l’horizon, il est impossible de l’écarter totalement. Sur quoi ce scénario pourrait-il s’appuyer ? D’abord, sur le fait que Emmanuel Macron, s’il a, sans doute, été surpris par la forme parfois quasi insurrectionnelle du mouvement, n’a pas dû l’être par ce qu’il dit de la fracture territoriale et encore moins du discrédit de la représentation politique, syndicale, voire médiatique. Toute sa campagne s’est précisément déroulée autour de ces thématiques antisystème. Ensuite, on le sait, Emmanuel Macron a voulu être le président du « en même temps ». Qui donc de mieux placé que lui pour décrypter les revendications en apparence contradictoires des gilets jaunes ? La baisse des taxes et en même temps des services publics en plus. Le rejet des corps intermédiaires et en même temps une démocratie rénovée. C’est au président de concilier ces contraires. Et ne nous y trompons pas : bien des appels à la démission sont aussi des appels au secours. Au moins pour une partie des gilets jaunes. C’est sans doute comme cela qu’il faut lire l’amenuisement récent du mouvement : une seconde chance donnée à Emmanuel Macron pour ne plus être le président des riches, mais enfin celui de tous les Français.