Le temps des règlements de compte
Jusqu’au lundi 11 mai au moins, la France continuera de vivre au temps des applaudissements.
Ceux qui sont réservés, chaque soir, à 20 heures aux soignants, ces Français montés en première ligne contre le Covid-19, comme le dit Emmanuel Macron. Il est réconfortant de constater que la solidarité nationale est présente, y compris la solidarité politique, quand bien même, ici ou là, émergent quelques questions dérangeantes ou quelques voix discordantes. Celles-ci portent peu et c’est tant mieux vu le contexte sanitaire et économique du pays. Il serait indécent que certains politiques profitent de cette catastrophe pour commencer à anticiper les consultations électorales à venir. On l’a un peu oublié, mais celles-ci vont se succéder à vitesse grand V : second tour des élections municipales en septembre, sénatoriales à l’automne, départementales et régionales au début de l’année 2021. Et un an plus tard, en 2022, l’élection présidentielle.
La gestion de la pandémie par le gouvernement et les conséquences de celle-ci sur l’économie et la société françaises seront évidemment au cœur de tous les débats et de tous les programmes. Sans précaution oratoire cette fois, l’exécutif se verra reprocher son manque d’anticipation, ses atermoiements et ses revirements, notamment sur les masques, les tests, les médicaments et les traitements.
Tous les partis politiques, bien malmenés depuis 2017 et l’arrivée du nouveau monde, y verront une occasion de reprendre du poil de la bête et de faire oublier leur passé et leur passif. Election après élection s’évanouira le temps des applaudissements et reviendra celui des règlements de compte.