L’institut

L'institut Jean Lecanuet est présidé par Yves Pozzo di Borgo, conseiller de Paris. Il se donne pour mission de faire de l’espace international un espace de démocratie et de respect de l’individu, dans la fidélité aux valeurs du personnalisme communautaire.

L'institut Jean Lecanuet est présidé par Yves Pozzo di Borgo, conseiller de Paris.

Il se donne pour mission de faire de l’espace international un espace de démocratie et de respect de l’individu, dans la fidélité aux valeurs du personnalisme communautaire.

Plus particulièrement, l'institut a pour but de : 

  • étudier les courants de la mondialisation à partir de l’observation du local ;
  • élaborer grâce à cette interaction des analyses de type prospectif et décisionnel ;
  • associer les générations les plus jeunes au renouvellement de nos ressources politiques et à la diffusion des valeurs démocratiques ;
  • diffuser le résultat de ces recherches et contacts dans une variété de supports (numériques, livres blancs, colloques, documentaires, etc.).

L'institut est aussi un lieu de rencontre et de dialogue.

Mission

Placé sous le patronage d’un grand démocrate et d’un grand Européen, qui fut aussi un résistant, un philosophe et un homme d’Etat, l'Institut se donne la mission suivante : contribuer à faire de la communauté internationale un espace proprement politique, ordonné autour d’un bien commun universel qu’il nous revient d’identifier et de servir, la démocratie. En redonnant sa dignité à l’action politique, en l’ordonnant au service de tous, en favorisant à cet effet le dialogue et la solidarité entre les peuples, les cultures et les traditions spirituelles, l'Institut entend faire preuve d’une fidélité créatrice envers les pionniers de l’action et de la pensée du personnalisme communautaire : Emmanuel Mounier, Etienne Borne, Marc Sangnier et Jean Lecanuet.

Charte

L’action politique recherche toujours un équilibre entre l’adaptation aux réalités du présent et un volontarisme inspiré par la vision d’un futur différent de celui que le fatalisme et la résignation nous imposeraient. En même temps, dans le monde d’aujourd’hui, l’urgence est tout autant à la réflexion partagée qu’à l’action. Le temps de l’écoute et de la réflexion nous est donné pour susciter en nous une perception plus aiguisée du monde tel qu’il est, avec ses problèmes récurrents et ses défis nouveaux : la grande pauvreté et les risques environnementaux comme le réchauffement de la planète ou la raréfaction  des ressources naturelles ; les risques et les chances attachés à la mondialisation des échanges, du systèmes financier et des courants culturels ; les nouvelles formes prises par la violence et la résurgence des revendications identitaires ; l’émergence des communautés régionales et des autres formes politiques supranationales ; la réévaluation du rôle des anciennes et des nouvelles puissances ; la recherche d’un modèle éducatif qui réponde aux impératifs non seulement techniques mais encore éthiques et humains d’une civilisation équilibrée ; les grandes questions de santé publique mondiale telles que les pandémies. Il s’agit d’imaginer un mode de gouvernance mondiale plus efficace et équitable, de faire d’une communauté mondiale au fonctionnement encore chaotique un espace politique mondial, doté d’une conscience commune et de procédures évolutives de délibération et d’action. Les organisations internationales concourent à cette tâche. Cette dernière ne pourra progresser davantage qu’au travers d’un engagement citoyen ancré dans la mobilisation de nos ressources politiques, culturelles et spirituelles.

Les initiateurs de l'Institut sont convaincus que, si ces défis appellent des réponses hardies et inventives, ces dernières ne pourront être élaborées qu’en faisant appel aux inspirations et aux convictions qui ont permis à nos devanciers de répondre aux défis qui furent les leurs et ceux de l’Europe d’alors. La figure de Jean Lecanuet nous rappelle ses combats et ses engagements :

  • jeune résistant, il incarne le courage des choix clairs et sans retour ;
  • philosophe, il fonde son engagement politique dans la méditation des penseurs anciens et modernes, guidé par une vision de l’homme et de son inscription dans des communautés au travers desquelles se poursuit l’œuvre de construction de la Personne ;
  • homme de conviction spirituelle, il nous appelle à descendre jusqu’aux racines de nos engagements et à ne pas hésiter à poser un acte de foi en l’Homme ;
  • élu local et homme d’État, il promeut l’équilibre des pouvoirs, les vertus de la subsidiarité et d’un ordre international nouveau ;
  • enfin, Européen convaincu, il élargit l’action politique à la construction de la paix et à la recherche de l’universel concret.

C’est dans cet esprit que l'Institut, conscient des défis de l’époque présente, se fixe les tâches prioritaires suivantes :

  • encourager la formation des générations nouvelles – en France et à l’étranger – à l’action et la réflexion politiques, action et réflexion fondées sur la promotion de la démocratie et de respect de la personne humaine dans un esprit de désintéressement et de lucidité ;
  • aider au dialogue des cultures, des civilisations et des traditions spirituelles, de telle façon à dégager les principes éthiques et les modalités d’action qui permettent à la communauté mondiale de répondre aux défis qui déterminent son futur ;
  • aider les jeunes générations françaises à trouver leur place dans l’Union européenne et la communauté mondiale pour leur apporter leur passion et leur inventivité ;
  • aider financièrement les recherches, les publications et les productions multimédia portant notamment sur les régions émergentes et sur les défis planétaires, pour autant que ces productions contribuent au partage de la connaissance et à la formation des citoyens dans le respect des idéaux de notre institut.

L'Institut contribue ainsi à l’élaboration et au financement de toute action contribuant à la réalisation des objectifs précités, sans limite préalable quant aux bénéficiaires ou aux modalités d’action.

président de l'institut Jean Lecanuet, ancien sénateur de Paris

Auteur
Intervenant
Comité de rédaction
L'équipe

vice-présidente de l'institut Jean Lecanuet

Auteur
Comité de rédaction
L'équipe

gérante de France Forum​, secrétaire générale de l'institut Jean Lecanuet

Comité de rédaction
L'équipe

trésorier de l'institut Jean Lecanuet

L'équipe

responsable événementiel de l'institut Jean Lecanuet, secrétaire de rédaction de France Forum

L'équipe

Découvrez les membres du comité de parrainage de l'institut Jean Lecanuet.

docteur d’État en droit public

Auteur
Comité de parrainage

ancien ministre

Auteur
Comité de parrainage

ancien ministre, ancien député européen

Auteur
Comité de parrainage

présidente du Cercle français de l'eau

Auteur
Intervenant
Comité de parrainage

Managing Partner à Reputation Age

Comité de parrainage

Ancien élu

Auteur
Comité de parrainage

Chercheur associé au Centre de politique de sécurité (Genève) et membre du conseil scientifique de l’Institut français du Proche-Orient

Auteur
Intervenant
Comité de parrainage

député des Yvelines, secrétaire général du Mouvement démocrate (MoDem)

Auteur
Comité de parrainage

sénateur de la Manche, ancien ministre

Auteur
Comité de parrainage

président du MoDem, ancien ministre

Auteur
Comité de parrainage

maître de conférences à l’Université catholique de Lille, vice-doyen de la Faculté de droit

Auteur
Comité de parrainage

Associé et directeur du pôle Eurasie au sein du cabinet de conseil en management des risques et business diplomacy AESMA.

Auteur
Comité de parrainage

journaliste, président de Sport & Démocratie

Auteur
Intervenant
Comité de parrainage

ancien ministre, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies

Comité de parrainage

Maire de Neuilly-sur-Seine

Comité de parrainage

sénatrice représentant les Français établis hors de France.

Auteur
Intervenant
Comité de parrainage

Préfet Honoraire, ancien sénateur de Maine-et-Loire

     

Intervenant
Comité de parrainage

président de la fondation Robert Schuman,
président de l’Institut libre d’étude des relations internationales

      

Intervenant
Comité de parrainage

ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales

Comité de parrainage

administrateur civil du ministère de l’Economie et des Finances

Intervenant
Comité de rédaction
Comité de parrainage

Ancien ministre, haute responsable pour la stratégie française de développement des véhicules autonomes

Comité de parrainage

    

Comité de parrainage

consultante

Comité de parrainage

Président de l’Institut Choiseul et directeur de la revue Géoéconomie.

Comité de parrainage

ancien ministre

Comité de parrainage
©DR

conseillère de paris, présidente de la République ensemble

Auteur
Comité de parrainage

Maire de Thizy-les-Bourgs et président de la Communauté de Communes de l’Ouest Rhodanien.

Comité de parrainage

Dirigeant de POLARISK Group.

Auteur
Comité de parrainage
©DR

sénatrice de la Seine-Maritime

Auteur
Intervenant
Comité de parrainage

maire de Toulouse

Comité de parrainage

Secrétaire général adjoint du groupe de l’Alliance des démocrates et libéraux pour l’Europe (ADLE) au Parlement européen, chef du service du secrétariat central

Comité de parrainage

Expert qualifié par le parlement européen, ancien directeur de l'état-major de l'Union européenne.

Comité de parrainage

Directrice générale adjointe du MEDEF depuis 2013.

Comité de parrainage

Criminologue, directeur des études du DRMCC de l’université Paris II-Panthéon-Assas

Intervenant
Comité de parrainage
Gilles de Robien

ancien ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Auteur
Intervenant
Comité de parrainage

journaliste

Comité de parrainage

députée de Paris, vice-présidente du MoDem

Auteur

ambassadeur du Pérou en France

Intervenant
Comité de parrainage

    

Comité de parrainage

député d’Eure-et-Loir

Comité de parrainage

Mathématicien, député de l'Essonne, ancien directeur de l'institut Henri-Poincaré.

Auteur
Comité de parrainage

Jean Lecanuet est une figure emblématique de la scène politique de la Ve république. Sénateur, ministre, chef de parti, président de parti, candidat à l'élection présidentielle, il a activement contribué à la constitution d'une force centriste et à la défense des valeurs démocrates et chrétiennes.

Né le 4 mars 1920 à Rouen, Jean Lecanuet est issu d’une famille modeste (son père était représentant de commerce).

Après d’excellentes études secondaires et supérieures, il est reçu, en 1942, premier, ex-aequo avec Maurice Clavel, à l’agrégation de philosophie. Il enseigne à Douai et à Lille. Il s’engage dans la Résistance et entre dans un réseau franco-anglais. Arrêté par les Allemands, il réussit à s’évader. À la Libération, il choisit d’adhérer au Mouvement républicain populaire (MRP) qui répond à son attachement aux valeurs chrétiennes et à celles de la République. Renonçant à une carrière universitaire, il ne quittera plus désormais la politique, même si elle n’est pas pour lui le tout de la vie. Très vite, il devient le collaborateur de plusieurs ministres MRP, notamment Pierre-Henri Teitgen, Jean Letourneau, André Colin, Pierre Abelin. Il milite pour réaliser l’implantation du MRP dans son département et, en 1951, il est élu député de Seine-Maritime.

En 1955, il est secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans un gouvernement Edgar Faure. Il perd son siège de député en 1956. En 1957, Jean Lecanuet, secrétaire général adjoint du MRP, participe à la création de la revue France Forum avec Etienne Borne, Joseph Fontanet, Maurice-René Simonnet et Henri Bourbon ; il fait partie du comité de direction jusqu’en 1963. Au moment des graves événements de 1958, il est directeur du cabinet de Pierre Pflimlin, président du Conseil et le demeure lorsque Pierre Pflimlin est nommé ministre d’État du gouvernement de Gaulle, dernier gouvernement de la IVe République.

En 1959, Jean Lecanuet est élu sénateur de Seine-Maritime et devient, en 1960, président du groupe MRP du Sénat, puis, en 1963, président national du MRP. En 1964, en qualité de président du MRP, il est conduit à rechercher un accord de coopération avec les socialistes, dans le cadre d’un « comité des démocrates » ; les pourparlers échouent à cause de divergences notables, parmi lesquelles la question de l’enseignement libre.

Il se présente, en 1965, à  la première élection  présidentielle au suffrage universel sous la Ve République ; « candidat démocrate, social, européen », il obtient 15,8 % des voix face au général de Gaulle et à François Mitterrand ; c’est le ballotage du premier tour. Il donne ainsi une impulsion décisive au centrisme. Jean Lecanuet crée avec ses amis, en 1966, le Centre démocrate et en assume la présidence.

Réélu sénateur en 1968, il devient, en 1971, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Élu maire de Rouen en 1968 et président du conseil général de Seine-Maritime en 1974, il exercera ces deux mandats jusqu’à sa mort. De 1973 à 1974, il est président du conseil régional de Haute-Normandie.

En 1969, Jean Lecanuet soutient la candidature de Alain Poher à la présidence de la République. En 1971, il collabore avec Jean-Jacques Servan-Schreiber et d’autres pour lancer (sans succès) le mouvement des Réformateurs. En 1973, il est élu de nouveau député de Seine-Maritime. Pendant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, pour qui il avait fait campagne à l’élection présidentielle de 1974, il est Garde des Sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement Chirac (1974-1976), puis ministre d’État, chargé du plan et de l’aménagement du territoire dans le premier gouvernement Barre (1976).

Les militants centristes choisissent, en 1976, Jean Lecanuet comme président du Centre des démocrates sociaux (CDS) qui résulte de la fusion du Centre démocrate et du Centre démocratie et progrès (CDP). II le reste jusqu’en 1982. Après cette date, il continue de participer activement aux réunions des instances nationales du CDS et de proposer des orientations fermes, nuancées et rationnelles à ses congrès. En mars 1977, il quitte le gouvernement. Il est réélu sénateur de Seine-Maritime cette même année et, en 1983, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

En 1978, Jean Lecanuet est à l’origine de la création de l’Union pour la démocratie française (UDF), mouvement dont l’intitulé évoque le titre d’un ouvrage du chef de l’État Démocratie Française et qui réunit en une confédération des partis conservant leur identité respective (Centre des démocrates sociaux, Parti républicain, Parti radical, Parti social démocrate) ainsi que des adhérents directs. Il demeure président de l’UDF pendant dix ans. À l’élection présidentielle de 1988, il soutient Raymond Barre au premier tour et Jacques Chirac au second tour.

En 1979, puis en 1984, Jean Lecanuet est élu membre du Parlement européen et siège au groupe démocrate chrétien (Parti populaire européen).

Après avoir été élu, en mars 1986, député de la Seine-Maritime, il retrouve le palais du Luxembourg à la fin de l’année 1986. Sénateur, Jean Lecanuet présidera jusqu’en 1993 la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de la Haute Assemblée. Malgré l’épreuve d’une longue et douloureuse maladie, il fait face jusqu’à l’extrême limite de ses forces à la totalité de ses responsabilités politiques, locales, départementales et nationales.

Pendant trois décennies, Jean Lecanuet a incarné, en France, le courant de la démocratie sociale d’inspiration chrétienne et du centrisme, avec un talent oratoire exceptionnel, une combativité qui n’excluait ni la tolérance ni l’humour, une fidélité inébranlable à ses convictions.
Rénovateur, ce centriste démocrate chrétien, a mis beaucoup d’obstination et de patience dans la mission qu’il s’était donnée de rassembler les partisans d’une démocratie libérale et sociale, respectueuse des valeurs éthiques et satisfaisant, selon sa propre définition, à une double exigence, « moraliser l’économie qui ne saurait être livrée aux seules lois du marché, moraliser la politique qui ne saurait être réduite au seul rapport des forces ».

Chef de parti, il le fut avec passion ; sectaire, il ne le fut jamais. Il s’efforçait de ne pas dissocier enthousiasme et perspicacité. Chaleureux, il avait le goût du dialogue et du débat. Son humanisme était essentiellement démocratique et nourri de valeurs spirituelles ; il se référait au personnalisme communautaire. Jean Lecanuet appréciait les essayistes politiques des années 1930 et des années 1950. Il craignait un peu que les courbes, les graphiques, les statistiques, les sondages ne tendent dans l’avenir à se substituer à la pensée authentique. Il était préoccupé par tout ce qui relève de la détérioration de la conscience civique et de la subversion de la culture.

On a pu dire de Jean Lecanuet qu’il était l’homme des intuitions justes et des analyses sans complaisance. Il s’est voué à faire en sorte que le « centre » ne soit pas synonyme d’opportunisme ou d’ambiguïté. Il a donné la mesure de son esprit d’ouverture et de son intelligence aiguë dans sa manière d’appréhender les problèmes de notre époque, et de sa lucidité dans la place qu’il attribuait au centrisme pour réaliser une recomposition politique raisonnable. Il a voulu convaincre les Français de la nécessité d’organiser démocratiquement l’Europe en une communauté de nations pacifiques, qui constituerait une chance historique de mieux affronter les défis du futur. Dans son action municipale à Rouen, il a su admirablement associer tradition et modernité.

Ce militant des luttes politiques était aussi un charmeur. Ses traits d’ironie ne manquaient pas de saveur. La gaieté et la tendresse étaient naturelles à cet amoureux de la vie dont la sensibilité faisait leur part à l’inquiétude et à la tristesse. Attentif aux autres, il trouvait les mots qui touchent le cœur. Son souci du progrès social était inséparable de l’écoute qu’il portait aux plus défavorisés et aux plus démunis.

Les termes choisis pour rendre hommage à Jean Lecanuet aussi bien par ses amis que par ceux qui ne partageaient pas ses options politiques définissaient à la perfection les qualités qui ont fait de lui une personnalité marquante de la vie publique de son temps : droiture, fidélité, générosité, rigueur, courage, dignité. À ces hommages se sont joints les témoignages d’émotion, d’estime et de reconnaissance de tout le peuple rouennais qu’il aimait et pour lequel il a ardemment travaillé. Et l’on songe à l’invocation de Rainer-Maria Rilke : « O mon Dieu, donne à chacun sa propre mort, donne à chacun la mort née de sa propre vie »... Jean Lecanuet appartient maintenant à notre histoire...


Biographie écrite par Henri Bourbon à retrouver dans France Forum, n° 285-286, avril 1993