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Entre diplomatie européenne en construction et diplomaties nationales toujours gaillardes

Articles de la revue France Forum

L’Europe pose la question de l’avenir de l’État-nation.

« La “puissance” européenne est de nature “post-nationale” ou “postmoderne”, reposant sur le dépassement ou, en tout cas, le partage des souverainetés étatiques », écrivait, en 2011, Maxime Lefebvre1, ambassadeur de France auprès de l’OSCE. On pourrait en conclure à la force de la diplomatie européenne, capable de coordonner les diplomaties nationales des États membres et de déployer une stratégie propre, à même de défendre et de promouvoir les intérêts et les valeurs spécifiques à l’Union européenne.

Le tableau ainsi brossé à grands traits relèverait néanmoins en partie d’une illusion. Maxime Lefebvre2 écrivait aussi : « Il lui [l’Europe] faut les valoriser par une mutualisation accrue des moyens, par une convergence renforcée des volontés nationales à travers une concertation plus systématique entre les grands pays, et par la formulation d’une vision commune fondée sur la définition d’intérêts partagés. »

L’Europe est une construction sui generis, ni fédération ni simple coordination entre États. Elle ne constitue pas un bloc monolithique, mais se construit dans un jeu à deux niveaux : un jeu européen des États membres et un jeu international entre ces derniers.


LA FORCE DES DIPLOMATIES NATIONALES. Ce principe de dualité, consubstantiel à la construction européenne, s’illustre en matière de diplomatie par la coexistence d’une diplomatie européenne incarnée par la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et...

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​1. Question d’Europe n° 202, fondation Robert Schuman, 18 avril 2011.
2. Ibid.​

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