La capacité d’influence est un instrument de la puissance, mais elle s’exerce toujours dans un but : d’objectifs découlent des stratégies et des moyens, parmi lesquels l’influence. Je m’oppose donc à l’idée d’une influence indistincte, comme le sous-entend la notion de rayonnement que je critique régulièrement. Le but poursuivi peut être diplomatique, économique, mais aussi « idéologique ». L’influence vise à faire prévaloir nos principes, par exemple ceux du droit international, nos idées, notamment en matière de bonnes pratiques de développement, autant que nos intérêts économiques ou diplomatiques. On influence pour réussir une négociation, pour vendre du matériel dans un pays, pour susciter l’adhésion à des valeurs. Parmi les autres objectifs figurent l’image de notre pays à moyen ou long terme ou la réputation, ce qu’en anglais on désigne par reputational issues, essentielle pour peser de manière crédible sur les affaires du monde, attirer des investisseurs ou vendre nos produits. Elle est mesurée, par exemple, par les grandes agences de notation, quelles que soient les critiques que l’on peut porter contre les critères utilisés, ou encore par les classements internationaux des universités. Il en va également de la « marque France », du « made in France ».

Les objectifs poursuivis doivent être sélectionnés et hiérarchisés. Il appartient au politique de déterminer...