La Chine est une puissance paradoxale. À l’instar de la Russie, on lui prête des capacités de puissance souvent bien supérieures à ses capacités réelles, mais elle souffre aussi de contraintes considérables et reste très inquiète.

La Chine dispose d’atouts considérables par rapport aux autres émergents. Elle reste une puissance démographique, même si, bientôt, elle sera dépassée par l’Inde. Ce point est important pour les Chinois, car la puissance démographique s’est longtemps traduite en perspectives de marchés, donc en force d’attractivité. La Chine est une puissance diplomatique puisqu’elle dispose du droit de veto, ce formidable multiplicateur de puissance, comme membre permanent du Conseil de sécurité et s’oppose à toute réforme qui la priverait de cet avantage. Elle reste également une puissance nucléaire, avec une capacité stratégique inférieure à celle de la Russie, mais non négligeable. Ces éléments sont au coeur de ce qui constitue, aujourd’hui, la puissance chinoise. La stratégie de puissance de la Chine est au service d’un élément essentiel : la survie du système politique chinois, système qui n’a pas encore accompli sa transition politique et vit sous l’épée de Damoclès d’un bouleversement éventuel. Il refuse aussi de subir le sort de l’Union soviétique, disparue à la fin des années 1980.

Cette stratégie de...