Le monde moderne tel que nous le connaissons fait face à un défi. Ayant finalement pris conscience de lui-même, de sa diversité, de ses antagonismes, résistances et aspirations, il doit amorcer un virage. 

L’émergence de crises successives, multiples et protéiformes, appelle à dépasser le temps de l’opposition Nord/Sud qui enfermait les nations d’un côté ou de l’autre du spectre de la modernité. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont devenus les symboles du nouveau monde émergent, remettant en cause l’hégémonie économique et géopolitique d’un occident moralisateur.

Ensuite, les développements sans précédent d’une large part de l’humanité ont fait basculer l’humain dans une nouvelle ère : le rythme des activités est d’une intensité telle que sa poursuite menace l’équilibre de la vie sur terre.

Il faut à la fois construire une communauté mondiale, mais également lui imposer comme but ultime le maintien de l’équilibre entre besoins humains et durabilité des ressources.

Cette communauté solidaire ne devra pas être construite par le haut, comme l’ancien modèle, au sein duquel les puissances établies revendiquent une supériorité inhérente. Nous devons dépasser les remords paralysants des uns ou les ressentis belliqueux des autres et construire ensemble une communauté internationale qui respectera autant les différences entre les peuples que le rythme naturel de renouvellement des ressources.

À travers cet essai, Hubert Védrine esquisse le défi global à relever : vivre ensemble en se reconnaissant différents, vivre mieux et plus longtemps sans épuiser la nature bienveillante. Le XX^e siècle a vu les hommes s’affronter entre nations pour l’acquisition des ressources ; le XXI^e devra les voir travailler conjointement pour en assurer le renouvellement.

Fayard, 2016 – 13,50 €