Les chemins de l'Europe puissance
Articles de la revue France Forum
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Une puissance européenne est possible si nous en avons la volonté. En cas de crise comme en Ukraine et en Libye, le réflexe du ministère des Affaires étrangères belge est de songer à ce que fera l’Europe, c’est-à-dire à l’action belge via l’Europe. Face à cette même crise, le Quai d’Orsay, le Foreign Office et l’Auswärtiges Amt pensent avant tout à ce que feront la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne : le réflexe restera avant tout national et l’idée de départ sera celle que l’Europe ne fera pas grand-chose.
Nous accueillons favorablement des initiatives comme celle de la France au Mali, nécessairement pilotées par des États membres volontaires, mais nous estimons qu’elles doivent, ensuite, faire appel au soutien du collectif européen. En matière diplomatique, Angela Merkel pilote les négociations avec la Russie, mais les sanctions doivent, ensuite, être adoptées par l’Union européenne et non par la seule Allemagne.
Les institutions européennes prennent graduellement conscience du fait que la PESC doit défendre nos intérêts. Ce n’est plus une question taboue. Si la mission de la Commission est explicitement de défendre nos intérêts commerciaux, la politique étrangère était réputée opérer dans le champ de l’altruisme pur, sans mention de nos intérêts nationaux. Elle s’est naturellement heurtée à l’échec. Le changement actuel...