Il va droit au but car la situation ne doit pas être prise à la légère. En témoigne le vocabulaire militaire employé dans le titre et le corps du texte, méticuleusement choisi. S’il peut sembler, de prime abord, quelque peu excessif, la première partie de l’ouvrage, sobrement intitulée « Le constat », ne tarde pas à convaincre le lecteur. La multiplication des menaces qui pèsent sur la sécurité informatique et l’inefficacité grandissante des mesures de protection traditionnelles sont bien réelles. Menaces crapuleuses, ludiques ou étatiques, vols d’informations, attaques de destruction, virus en tout genre, « super hackers » capables de franchir toutes les procédures de protection connues... sans parler de nos comportements, à nous, usagers, qui constituent potentiellement « la plus grande vulnérabilité de nos systèmes d’information ». Alors que faire ? C’est là que l’ouvrage, qui emprunte rigueur de la démonstration scientifique, honnêteté de l’expérience et cas concrets aux prestigieuses carrières de ses deux auteurs, se propose de démontrer qu’« il est possible, par des mesures simples, de rendre toute agression extrêmement difficile, risquée et coûteuse ». Parmi celles-ci figurent des mesures d’« hygiène informatique », la formation des personnels, à commencer des responsables, le renforcement de la vigilance et l’amélioration de la vitesse de réaction aux attaques. Une révolution culturelle est, aujourd’hui plus que jamais, nécessaire et requiert, avant tout, une sensibilisation des utilisateurs. Plus important encore, il revient aux décideurs, dans les entreprises, les états, les milieux internationaux, d’œuvrer pour un consensus international sur la lutte contre la délinquance numérique et sur la protection de la vie privée. Survivre à la guerre numérique est le parfait manuel pour convaincre les uns et les autres de ces changements nécessaires et urgents.

Jean Picollec Éditeur, 2017 – 16 €