France Forum. – En médecine, quel impact peuvent avoir les algorithmes en termes de définition de normes ?

Israël Nisand. – Aujourd’hui, les médecins n’utilisent guère l’algorithme et ses usages pour une aide au diagnostic alors que, bientôt, ce sera quotidien et même impératif. En médecine, l’utilisation des algorithmes est inéluctable, notamment en matière de cancérologie. Dans les cinq prochaines années, il deviendra difficile de ne pas entrer dans ce que l’on appelle la médecine personnalisée. D’une part, nous disposerons de très nombreuses données transmises par l’ensemble des capteurs que nous portons sur nous et, d’autre part, l’analyse d’une tumeur permettra de dresser le génome complet d’une personne et de connaître le médicament à utiliser. 

A l’heure actuelle, 50 % des chimiothérapies sont inefficaces et les traitements sont extrêmement lourds pour les patients. Dès que la sensibilité d’une tumeur à un médicament pourra être estimée, les progrès seront considérables. Cela ne se fera plus manuellement comme c’est le cas aujourd’hui, mais avec des logiciels experts en mesure – comme le fait déjà le logiciel Watson aux États-Unis – d’analyser toute la littérature possible sur telle ou telle petite tumeur et d’en déduire...