Diplomate et soldat, une complémentarité à adapter
Articles de la revue France Forum
Un couple qui dure malgré la routine !
La « diplomatie de la canonnière » est-elle encore d’actualité ? Cette interrogation en forme d’oxymore concerne la politique extérieure des États et pose la question des rôles respectifs du diplomate et du soldat et celle de leur relation à l’époque actuelle.
Le diplomate et le soldat, au service d’une même politique, se distinguent par leurs modes d’action : le diplomate fait, rétablit ou maintient la paix par le verbe et par le droit ; le soldat modifie un rapport de force, censé rétablir la paix, par les armes. Insistant sur leur nécessaire complémentarité, le général de Gaulle, reprenant une expression de Alfred de Musset en ouverture du chapitre consacré au politique et au soldat dans Le Fil de l’épée1, rappelle qu’« ils iront deux par deux, tant que le monde ira, pas à pas, côte à côte ».
Les modes d’action du diplomate et du soldat prennent évidemment des tours différents selon les époques. « Au commencement était le verbe ? Non, au commencement était l’action2 », dit Faust.
Dans Diplomatie3, Henry Kissinger distingue l’« équilibre des puissances du XVIIIe siècle » – notamment en Europe – du « jeu impitoyable de la politique de puissance » qui se déroulera au XIXe et pendant une large partie du XXe. Anticipant les évolutions à attendre...
—————
1. Plon, 1932.
2. Goethe, Faust, « La bibliothèque Gallimard », Gallimard, 2002.
3. Fayard, 1996.