Nous redécouvrons la grammaire stratégique après des années de gestion de crises. Nous redécouvrons la géographie (la Baltique, la mer Noire, et même l’Atlantique nord). Nous redécouvrons les rapports de force militaire entre nations sur le continent européen et leurs implications. je concentrerai mon propos, dans ce contexte, sur la notion de puissance politique et militaire des nations et son organisation quotidienne et multinationale à l’Otan, dans l’objectif de parer à toute éventualité.

L’Alliance atlantique est un contrat qui repose sur une communauté d’idéaux, fondée sur la notion d’engagement mutuel : développer les capacités de défense nationale (article 3 du traité de l’Atlantique nord), s’appuyer politiquement et se soutenir militairement, y compris jusqu’à l’article 5, contribuer à la sécurité de notre environnement géographique.

La clarté de ces engagements et de ces objectifs a contribué à la longévité et à l’attractivité de cette alliance. L’Otan est, par ailleurs, la seule organisation régionale de sécurité à avoir survécu à la guerre froide, là où le pacte de Bagdad et l’organisation du traité de l’Asie du Sud-Est (OTASE) ont disparu.

L’otan est, par construction, un facteur de puissance pour les nations qui en sont membres. Elle représente, pour l’opinion publique, l’association des forces armées des nations alliées. Elle est une alliance autour de la première puissance militaire du monde, pour reprendre l’expression de Hubert Védrine. La rationalisation militaire entraîne...