Rarement au cours de son histoire le projet politique européen n’aura été aussi désavoué. Les traités sont perçus comme trop techniques, les processus de décision trop opaques, les institutions manquant de légitimité démocratique et les lobbies omniprésents. Les crises récentes comme le Brexit, les attentats terroristes ou la gestion des réfugiés ont mis en lumière la fragilité du projet d’union institué par le traité de Rome. Partout, l’incrimination d’une union inefficace et rendue responsable de tous les problèmes fait le lit de mouvements populistes.

L’Europe politique se trouve, aujourd’hui, au milieu du gué. D’un côté, l’intégration est trop avancée pour qu’une sortie de l’Union soit une option réaliste. Sans parler des difficultés techniques, la plupart des pays ont plus à y perdre qu’à y gagner. D’un autre côté, l’intégration n’est pas assez aboutie pour résoudre les crises actuelles et faire face à de nouveaux défis. L’efficacité de l’action européenne souffre des divisions qui la traversent, qu’il s’agisse de politique migratoire, budgétaire, de défense ou fiscale. une révision des traités apparaît nécessaire. Dans le même temps, le processus de révision en vigueur semble condamné. Risquer de nouveaux référendums dans le contexte actuel de défiance pourrait bien conduire à une crise politique majeure.

LE CITOYEN, AU COEUR DE LA DÉMOCRATIE. Pour sortir de l’impasse, le processus de réécriture des traités doit devenir plus inclusif. En effet, l’avenir de l’Union européenne ne se fera pas sans l’assentiment et la participation active de ses citoyens. L’affirmer, c’est revenir à l’esprit originel de la construction européenne : d’abord institutionnelle et économique, elle devait, pour survivre,...