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Un moteur « citoyen » pour la construction européenne ?

parHenri MALOSSE, trentième président du Comité économique et social européen (2013-2015)

Articles de la revue France Forum

Une démocratie européenne sans intermédiaires.

La question du déficit démocratique de l’Union européenne n’est pas nouvelle. Déjà dans les années 1980, elle faisait couler beaucoup d’encre. Au fil du temps, la Communauté européenne, devenue Union, n’a cessé de multiplier les procédures, de créer des structures de dialogue, de mettre en place des comités pour assurer un semblant d’expression des citoyens. Force est de constater que le sentiment d’éloignement de Bruxelles par rapport aux citoyens n’a jamais été aussi fort comme le montrent régulièrement les sondages d’opinion d’Eurostat ou des consultations comme le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni. L’impression prévaut donc que, plus on essaie de le combler, plus ce déficit se creuse.


TROIS PRINCIPAUX CANAUX. En matière d’échange avec les citoyens, l’Europe, comme toute démocratie, dispose de trois canaux principaux. Aucun ne fonctionne bien et c’est là que le bât blesse.

La démocratie représentative s’appuie essentiellement sur le Parlement européen qui, bien qu’élu au suffrage universel direct, souffre d’un manque de notoriété et de légitimité. Ainsi, en France, son mode d’élection pose problème car un scrutin de liste organisé par grandes régions détache l’élu de ses électeurs. Par exemple, le citoyen de Corse partage sa circonscription avec celui de la Savoie. De plus, les pouvoirs du Parlement européen restent bien modestes...

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