L’année 2017 sera-t-elle l’année du renouveau du projet européen, pour que l’Europe reste un continent porteur de paix et de prospérité envié dans le monde entier et fasse de nouveau rêver ses propres citoyens ? Peut-on espérer une relance du projet européen capable d’enrayer la montée des populismes, qui menace de détruire cette Europe des solidarités voulue par ses fondateurs ?

S’il est un domaine où les nations européennes doivent rapidement retrouver le chemin de la solidarité, prendre conscience de l’urgente nécessité d’unir ou de mieux coordonner leurs forces, en un mot de mieux coopérer pour renforcer leur souveraineté en la partageant, c’est bien le domaine de la défense et de la sécurité. Dans un environnement géostratégique marqué par des tensions croissantes et le retour du rapport de puissance entre États, par un terrorisme islamique radical affectant nombre de continents ou encore par des zones de conflits violents ou d’extrême pauvreté qui entraînent flux migratoires et fuites de réfugiés et déstabilisent certaines régions, la plupart des nations européennes font, aujourd’hui,face aux mêmes défis et leurs citoyens exigent de leurs autorités politiques des réponses adaptées et mieux coordonnées.

La nouvelle stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne, présentée par la haute représentante et approuvée par le Conseil européen juste après le vote britannique en faveur du Brexit en juin 2016, document important qui met en avant l’objectif d’autonomie stratégique européenne, a lancé une dynamique positive à Bruxelles, permettant, au moins dans le domaine de la défense et de la sécurité, de redonner un certain souffle au projet européen dans un moment particulièrement critique. Ce document, suivi de plusieurs autres relatifs à la politique de sécurité et de défense commune (document de mise en œuvre, feuille de route UE-Otan, plan d’action de la Commission) a déjà permis des avancées majeures au cours de ces derniers mois.

UNE AVANCÉE ESSENTIELLE. Dès le 6 mars dernier, le Conseil de l’UE a décidé de confier au directeur général de l’état-major de l’Union européenne (DG EMUE) le « commandement » d’une partie des missions de l’UE (les missions dites non exécutives¹) : la mise en place concrète de cette structure de commandement appelée MPCC (Military Planning and Conduct Capability),...