Industrie et pandémie : quelles mutations ?
Articles de la revue France Forum
L’indispensable agilité de l’entreprise de demain.
Avec la nouvelle phase de la pandémie, il est encore difficile de mesurer l’ensemble des conséquences sur le secteur industriel français. Cependant, quelques constats peuvent déjà être dressés de cette crise majeure et de son impact sur l’industrie.
En France, l’activité a fortement baissé durant le premier confinement, avec un taux d’utilisation des capacités de production industrielle de 46 %, variant de 77 % dans l’industrie pharmaceutique à 8 % dans l’automobile. La fermeture des usines et des sites de fabrication a entraîné une chute massive des effectifs. Beaucoup d’industriels ont fait des demandes de chômage partiel au cours des mois de mars et d’avril, notamment chez de grands constructeurs automobiles comme Renault ou PSA.
LA MONDIALISATION EN QUESTION. La pandémie s’est propagée de façon progressive et différenciée sur l’ensemble du globe. Elle a ainsi provoqué une désorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, mettant en péril des milliers de fournisseurs et d’autres maillons des chaînes logistiques. Elle a aussi mis en avant la dépendance mondiale aux filières asiatiques, notamment à travers la pénurie de masques. De plus, 70 % des smartphones fabriqués dans le monde le sont en Chine comme 38 % des articles en tissu et 30 % de la production automobile. Quant à la France, la Chine est, derrière l’Allemagne, son principal fournisseur avec 9 % des importations. Pour les médicaments, et notamment pour les principes actifs, elle dépend à 80 % de l’étranger et à 40 % de la Chine.
Le modèle industriel – appliqué à l’extrême, ces dernières années – qui consiste à fragmenter les chaînes de valeur à l’échelle de la planète pour profiter d’une main-d’œuvre moins chère comporte...