L’agilité et la capacité d’adaptation des collectivités territoriales
Articles de la revue France Forum
Les collectivités locales, nouvelles frontières de l’État.
La crise de la Covid-19, véritable « tsunami », a balayé certaines idées reçues sur l’efficience du modèle centralisé français d’action publique et placé en première ligne des acteurs trop souvent ignorés de la société, les personnels de santé, bien sûr, mais aussi tous les métiers « au contact », les agents du service public et les élus locaux. Car ce sont bien les collectivités territoriales qui ont dû faire face immédiatement à des demandes et des besoins de la population, qui n’entraient ni dans leur champ de compétences ni dans leurs moyens financiers. La réactivité des régions, des départements et des communes pour répondre à l’urgence de la crise a ouvert les yeux des Français sur le rôle des collectivités pour assurer rapidement et efficacement les services publics locaux essentiels, selon des modalités d’application adaptées à la situation de chaque territoire. Le déconfinement en a repris les principes : la différenciation et la subsidiarité. En clair, l’action publique doit tenir compte des réalités locales et être mise en œuvre par l’échelon territorial le mieux à même d’apporter la réponse la plus efficace.
La déclaration du Premier ministre, Édouard Philippe1, lors du vote par le Parlement de la stratégie nationale de déconfinement, selon laquelle « les collectivités territoriales ont été désignées pour assurer la coordination de certaines politiques en lien avec les préfets de départements », notamment pour l’adaptation locale de la stratégie, les distributions de masques, l’appui aux TPE et aux travailleurs indépendants, constitue une marque de confiance envers les collectivités territoriales, mais aussi, en creux, l’aveu que l’État ne peut tout et tout seul.
Cette crise a aussi révélé un paradoxe majeur entre...
_____
1. Premier ministre juqu’au 3 juillet 2020. (NDLR)