Au cours de la dernière décennie, les relations entre la Turquie et le Qatar ont connu un développement sans précédent, créant une sorte de pont politique entre Ankara et Doha. Cela s’est matérialisé dans la capacité de ce duo à projeter son influence dans tout le Moyen-Orient, en pleine mutation après les manifestations du printemps arabe de 2011. Près de dix ans après que ces mouvements populaires ont secoué des régimes vieux de plusieurs décennies dans la région, le duo Ankara-Doha se projette toujours, avec des dynamiques différentes, du Levant à la Corne de l’Afrique en passant par les côtes libyennes.

Lorsqu’en juin 2017, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, soutenus par l’Égypte, ont imposé un boycott politique et un embargo économique au Qatar, ils ont publié une liste d’exigences pour résoudre la crise. Entre autres choses, l’affaiblissement des liens du Qatar avec l’Iran et certaines personnalités influentes des Frères musulmans, la fermeture d’Al Jazeera, la fin de toute coopération militaire du Qatar avec la Turquie¹. Au lieu de se plier à ces exigences, les Qataris se sont encore rapprochés des Turcs.

UN SOUTIEN INCONDITIONNEL DE LA TURQUIE AU QATAR. Le Qatar a eu recours à la Turquie pour établir des...