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Entrons dans un « monde barbouze »

parNoël PONS, Consultant, essayiste

Articles de la revue France Forum

Fraude et blanchiment ne connaissent pas le confinement.

Façonnés à gérer une navigation en mer calme dans laquelle les convulsions ne constituent qu’une écume, nous vivons avec la pandémie une expérience traumatisante : « Nous autres civilisations nous savons maintenant que nous sommes mortelles1. » Nous affrontons, brutalement, de nouvelles incertitudes, confrontés à un ouragan de fraudes : les escrocs, les corrupteurs et les criminels agissent désormais en terrain favorable.


LES CYBERCRIMINELS À LA MANŒUVRE. La pandémie a multiplié le nombre d’attaques informatiques sur les ordinateurs personnels ou sur ceux utilisés pour le télétravail. La cybermenace est exceptionnelle par son ampleur. Les capacités de nuisance cumulées des hackers, des mafieux et des États se sont investies dans la Covid-19. Les « botnets2 » lancent des centaines de millions d’attaques par hameçonnage, logiciels malveillants (malwares) et sites malicieux ciblant des utilisateurs à distance. L’accroissement frôlerait les 30 000 %. Le retour des attaques non ciblées avoisine les 10 % malgré les avertissements des services publics. Les escroqueries criminelles des hackers de l’ombre sont professionnalisées. Les attaques prospèrent sur la baisse de surveillance relationnelle liée au confinement, sur l’angoisse et, parfois, sur...

 

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1. Paul Valéry, La crise de l’esprit, NRF, 1919.
2. Sorte de serveurs robotisés pirates.

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