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L’Éthiopie et la Corne de l’Afrique épargnées par le coronavirus ?

parAlain GASCON, professeur émérite de l’Institut français de géopolitique de l’université Paris 8, ancien chargé de cours à l’Inalco 

Articles de la revue France Forum

Pour une fois oubliées des catastrophes !

En mars 2020, la pandémie, partie d’Extrême-Orient, avait atteint l’Iran, l’Europe, le nord de l’Afrique et menaçait de s’étendre au sud du Sahara. En mai, selon des informations parcellaires, des clusters étaient implantés en Afrique du Sud, au Nigeria et dans les États voisins1. Pourtant proches des foyers yéménite et égyptien, la Corne de l’Afrique et l’Éthiopie – deuxième État africain le plus peuplé – semblaient peu touchées en dépit des situations sanitaires inquiétantes.

Affaiblis par de fréquentes disettes, des désordres politiques et de récentes épidémies, les peuples se souviennent des sévères famines, épizooties et pandémies des XIXe et XXe siècles. Alors que les autorités avaient déclaré l’état d’urgence, des étrangers ont été accusés d’avoir introduit le coronavirus à Addis Abeba. Paradoxalement, l’Afrique sub-saharienne, la Corne et l’Éthiopie, terrain de grandes catastrophes, ont été comme « oubliées » par la Covid-19. Le doivent-elles à leur isolement, à leur topographie contrastée ? Quels autres facteurs ont repoussé la vague pandémique ?


UNE PÉNINSULE DE CONTRASTES… Au cœur de la Corne de l’Afrique enfoncée entre mer Rouge et océan Indien et fracturée par le Rift, se dresse la « montagne la plus peuplée du monde2 ». Les...

 

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1.  Régis Marzin, « Covid-19 en Afrique : contamination et létalité, décalage entre Afrique et reste du monde, hypothèses de causes », www.regardexcentrique.wordpress, 22 mai 2020.
2.  Jean Gallais, Une géographie sans politique de l’Éthiopie, le poids de l’État, fondation Liberté sans frontières-Economica, 1989.

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