France Forum. – Vous expliquez dans votre livre que, finalement, « naviguer sur la mer, c’est voyager à travers la vie ». En quoi la mer est-elle la métaphore de la vie ?

Christian Buchet. – La vie n’est pas un long fleuve tranquille, c’est une traversée maritime, avec ses écueils, ses tempêtes, ses vagues scélérates, qui vous arrivent dans le dos lorsque vous ne vous y attendez pas. On est balloté, il faut composer, tirer des bords pour ne pas être dépassé par les événements, composer avec les courants qui entraînent là où l’on ne veut pas aller. Qu’il est bon parfois de faire une pause dans une île… mais dont on a vite fait le tour. Il faut repartir, savoir maintenir le cap dans les longs moments de brouillard. Il faut parfois se dépasser, voire s’abandonner, et se surpasser pour ne pas sombrer ; être toujours vigilant, toujours veiller, pour ne pas être englouti. Et si nous regardions la mer pour ce qu’elle est : un appel au coeur de nos vies pour prendre le large, une invitation décoiffante à vivre pleinement et intensément, une odyssée, un chemin jusqu’aux vagues retrouvées de l’amour, de la confiance et du bonheur.

FF. – La parabole de la multiplication des pains et des poissons, les scènes de tempête, le miracle de Jésus qui marche sur les eaux, etc., comment expliquer cette omniprésence de la mer dans la Bible ? Quelle en est sa signification spirituelle ?...