Dans les enceintes multilatérales, il n’est pas rare qu’un procès en hypocrisie soit implicitement fait à la France, lorsque celle-ci prétend défendre la diversité des langues dans le monde. Outre qu’elle n’est pas nécessairement un modèle de valorisation de sa pluralité linguistique interne, sa politique de promotion du multilinguisme ne serait que le masque trompeur d’une politique de promotion du français. Son ouverture vers les autres langues ne serait que de façade et son apparente générosité cacherait mal un égoïsme foncier. Qu’en est-il réellement des positions françaises ? Et, face au grief de double jeu fait à la France, faut-il instruire un procès à charge ou à décharge ?

Pendant longtemps, la France a poursuivi une politique volontariste de promotion du français, fidèle à une tradition de diffusion de la langue et de la culture françaises qui remonte à la III^e République. Mais, à partir de la chute du Mur de Berlin, cette politique va connaître un changement radical en s’infléchissant progressivement vers la promotion de la diversité linguistique. En 2002, la France apporte son soutien à...