Allons directement à l’essentiel : pouvons-nous garder le principe de précaution en France à l’heure d’une société mondialisée dans laquelle les innovations se développent partout sur la planète le plus souvent sans considération pour ce même principe ? Deux exemples peuvent guider notre réflexion : celui du véhicule autonome (même s’il ne relève pas du principe de précaution qui concerne seulement les dommages environnementaux) et celui des nouvelles biotechnologies végétales. Si nous ne les autorisons pas en France, ces deux technologies se développeront dans d’autres pays et les industriels français, malgré leur excellence dans ces domaines, seront hors jeu.

Convenons tout d’abord que l’autorisation de développer ces deux technologies mérite de se poser un certain nombre de questions : le véhicule autonome conduira à la mort d’un certain nombre d’êtres humains – l’accident mortel survenu à un occupant d’une voiture Tesla, il y a quelques mois, nous le rappelle sans ambiguïté ; les nouvelles biotechnologies végétales peuvent entraîner des mutations génétiques irréversibles à l’échelle du monde vivant et de la planète.

Pourtant, ces deux technologies sont également...