La consécration d’un nouveau rapport de l’État à son territoire. Plus loin, l’auteur évoque même avec pertinence l’« obsession territoriale des États », territoriale au sens de plateau continental et donc de territoire maritime. La nouveauté du XXI^e siècle, c’est que la mer n’est plus seulement outil de conquête territoriale, mais objet de cette même conquête. Dès lors, elle ne doit plus être mystère et aventure, mais mesure, partage et codification. C’est pourquoi le livre de Virginie Tassin est, certes, et avant tout, un livre de droit international et de droit maritime. L’auteur revient en détail et toujours avec clarté sur chacune des grandes étapes constitutives du droit de la mer de la déclaration Truman à la convention de Montego Bay. Mais ce livre est aussi une formidable somme géopolitique. Pétrole, gaz, énergies renouvelables, pêche, nouvelles routes commerciales : les enjeux sont considérables pour les Éats, mais aussi pour l’environnement. Le droit de la mer, cette dialectique « de liberté et de contrôle », n’est pas fini d’écrire. Tel est sans doute, malgré son exhaustivité, la première leçon du remarquable ouvrage de Virginie Tassin. 

Éditions A. Pedone, 2013 – 42 €