La pandémie a provoqué un véritable séisme. Près de 40 millions de chômeurs aux Etats-Unis. Et la Chine¹ n’est pas en reste. La Covid-19 l’a frappée alors que son économie était déjà en récession. Elle passe le seuil fatidique des 6 % de croissance en deçà duquel l’achat de la paix sociale par la seule croissance économique n’est plus au rendez-vous. Rappelons que c’est sur cette base, depuis 1989, que la société d’en haut et celle d’en bas avaient établi un compromis. L’année 2020 ne se déroule donc pas sous les meilleurs auspices. À ces problèmes conjoncturels s’ajoutent les troubles au Xinjiang, les émeutes de Hong Kong et les résultats des élections présidentielles de Taiwan qui sont autant de désaveux de la politique menée par Xi Jinping. L’ensemble de ces facteurs mettent à mal une stratégie qui misait sur l’internationalisation des échanges et un état d’interdépendance graduelle entre les économies.

Avant même la pandémie, Donald Trump a été le premier à dénoncer cette dérive, périlleuse pour les intérêts américains. Il est désormais conforté dans son analyse et a ses chances pour être réélu prochainement. S’il existe un consensus à présent aux Etats-Unis, c’est que l’ennemi est la Chine. N’étaient les attentats du 11 septembre 2001, jamais depuis Pearl Harbour l’opinion américaine ne s’était sentie autant agressée. Des demandes...