La Libye : terrain de conflictualité importée
Articles de la revue France Forum
Le plus international des conflits régionaux.
Le conflit en Libye, qui ne cesse de s’étendre et d’impliquer des puissances régionales extérieures depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, illustre, par le tragique, l’importance stratégique de la Méditerranée orientale. La Libye possède les plus importantes réserves pétrolières d’Afrique, estimées à 48 milliards de barils, et la mer Méditerranée, notamment dans sa partie orientale, recouvre d’importants gisements gaziers (50 milliards de m3 de gaz naturel) qui suscitent bien des convoitises.
Le président français, Emmanuel Macron, lors de son discours aux armées du 13 juillet 2020, a insisté sur le « jeu de nouvelles puissances » qui s’y déploie à 250 km des côtes italiennes et donc de l’Union européenne (UE). Le président français et son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ne cessent de fustiger l’activisme politico-militaire de la Turquie.
Depuis, une confrontation tendue, en juin 2020, entre la frégate française Courbet et un bâtiment turc, dans le cadre des opérations de maintien de l’embargo sur les armes décrété par l’Onu en 2011 et mis en application par l’Otan (opération Sea Guardian) et l’UE (opération Eunavfor Med Irini), est venue confirmer la montée de la tension entre paris et Ankara.
En évoquant la responsabilité « historique » et « criminelle » d’Ankara, paris semble oublier la participation tout aussi active des émirats arabes unis (EAU), de l’Égypte ou encore de la Russie et du Qatar.
ENJEUX DES SOUTIENS AU MARÉCHAL HAFTAR. Les émirats arabes unis prêtent main-forte militairement au maréchal Khalifa Haftar qui refuse de reconnaître le gouvernement d’union nationale (GNA) de tripoli et lui livre une guerre sans merci depuis son fief de Benghazi bien que son offensive sur tripoli, lancée en avril 2019, ait échoué. Les EAU et son prince héritier, Mohamed Ben Zayed, fournit...