Tandis qu’un nouveau gouvernement fédéral a été formé au début de l’année 2020, après des mois d’une contestation sociale violente, et que le pays annonçait, deux ans plus tôt, sa « victoire » contre l’organisation djihadiste état islamique, l’Irak demeure dans une situation précaire, aggravée par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Plus de quinze ans d’insécurité et de communautarisation hantent ce berceau de la civilisation et les anniversaires de la mise à bas du pouvoir de Saddam Hussein qui se succèdent depuis ne peuvent cacher l’irrémédiable et douloureuse descente aux enfers qu’ont endurée les Irakiens depuis 2003. L’état d’anarchie et les divisions provoquées par ce bouleversement persistent à ce jour, sans véritable horizon de sortie de crise.
 

RESTAURER UN ÉTAT. Les élections tenues depuis 2005 n’ont ainsi jamais fondamentalement répondu aux défis structurels auxquels le pays est confronté. De plus, l’état islamique demeure très présent. Quant aux civils, ils sont divisés et les représailles ayant suivi la déroute militaire des djihadistes rendent délicat un processus de paix entre communautés. L’Etat central, failli et contesté, doit faire son...