Aux frontières des ZEE des États membres
Articles de la revue France Forum
Les Européens sont assis sur un tas d’or bleu, mais ne le savent pas.
D'après le droit maritime, une zone économique exclusive (ZEE) est l’espace en pleine mer, situé entre les eaux territoriales et internationales, sur lequel un État exerce un droit souverain tant sur l’exploration que sur l’usage des ressources.
C’est au cours de la troisième conférence de l’organisation des Nations unies sur le droit de la mer que la notion de ZEE a été créée. L’adoption de la Convention de Montego Bay, le 10 décembre 1982, définit la ZEE comme une bande limitée par la ligne des 200 milles nautiques (370 km) à partir de la ligne de base en l’absence d’autre rivage. Dans cette zone, l’État dispose de nombreux droits : exploration, exploitation, conservation, gestion… et a juridiction pour la mise en place d’îles artificielles et l’installation d’ouvrages.
Ainsi, cette exclusivité quant au droit de gestion et d’exploitation des ressources fait de la ZEE un enjeu géopolitique majeur pour de nombreux pays. Ce n’est pas un hasard si de nombreux conflits peuvent éclater entre deux États à ce sujet ou si certaines puissances mènent une politique volontariste en la matière.
L’Union européenne, avec 25 millions de km², possède la première ZEE du monde. Celle-ci regroupe l’ensemble des ZEE de tous les États membres, dont les possessions ultramarines qui confèrent à la puissance maritime communautaire une dimension planétaire. La ZEE de la France, qui représente 11 millions de km², couvre près de la moitié de celle de l’Union européenne, lui donnant une position stratégique dans tous les océans. Dans la perspective du Brexit, le Royaume-Uni, avec ses nombreux territoires comme les îles Pitcairn, les Malouines ou Sainte-Hélène, est à mettre entre guillemets. Peuvent également être cités le Danemark avec le Groenland et les îles Féroé, les Pays-Bas avec les Antilles néerlandaises, le Portugal avec les Açores ou Madère ou encore l’Espagne avec les Canaries…