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États tiers européens : le brouillage des frontières

parCécile RAPOPORT, professeure à l’université de Rennes 1, membre de l’Institut universitaire de France

Articles de la revue France Forum

Soixante ans : critiquée, mais encore attirante !

Les relations de l’Union européenne (UE) avec les États européens qui n’en sont pas membres, et que l’on qualifie d’États tiers européens, présentent depuis toujours une singularité. Celle-ci réside dans le droit reconnu, depuis le traité de Rome, à tout État européen de demander son adhésion à la Communauté devenue aujourd’hui Union. Ce choix des pères fondateurs d’initier entre quelques États un processus d’intégration supranationale auquel d’autres États, pourvu qu’ils soient européens, pourraient progressivement s’agréger n’a pas manqué de générer son lot de questions telles que la recherche des frontières ultimes de l’UE, l’établissement de ce qu’est un État européen ou encore la conciliation entre logique d’approfondissement et logique d’élargissement.

Ainsi, les relations de l’Union européenne avec les États tiers européens ne peuvent ignorer la question de l’adhésion. Il s’agit, parfois, d’organiser une relation visant à préparer l’adhésion comme avec les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) entre 1990 et 2007 ou avec les pays des Balkans occidentaux et la Turquie, aujourd’hui. Parfois, il s’agit, au contraire, d’organiser des relations privilégiées dans un cadre durablement alternatif à l’adhésion comme avec les pays membres de l’Association européenne de libre-échange (Suisse, Islande, Norvège, Liechtenstein), les micro-États européens étroitement liés à un ou plusieurs États membres (Andorre, Monaco, Saint-Marin, Vatican) et, demain...

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