En 2015, l’élection au Royaume-Uni a provoqué la plus grande surprise électorale depuis 1992. Le Parti conservateur a remporté le scrutin avec une majorité de douze sièges à la Chambre des communes. Personne ne s’y attendait, et encore moins le Parti conservateur lui-même. Les sondeurs se sont totalement trompés : comme pratiquement tout le monde, ils prédisaient une victoire de la coalition de la gauche et du centre.

Au cours des cinq dernières années, le gouvernement britannique a gouverné avec une coalition inconfortable de conservateurs de droite et de libéraux-démocrates de centre gauche. Ils ont réussi à collaborer pendant cette période, mais il était parfois évident que leurs arguments sur les politiques à mener tenaient plus de la posture que de la réflexion.

Les commentateurs ont expliqué avec difficulté le résultat inattendu de cette élection : le leadership travailliste très diminué, la menace surprenante des nationalistes écossais, celle de l’extrême droite avec l’UKIP prônant une politique anti-européenne qui a affaibli les autres partis et l’effondrement, celui-ci attendu, des libéraux-démocrates. Malgré cela, les conservateurs étaient jugés trop discrédités pour gagner. Ce résultat montre que des réformes impopulaires ne signifient pas...