Depuis le soulèvement du 14 janvier 2011, une question revient de façon récurrente : ce soulèvement a-t-il eu des conséquences sur la participation politique des femmes ? La question est intéressante, non seulement pour la Tunisie, mais aussi pour le reste du monde arabe dans la mesure où elle est révélatrice de la nature réelle des transitions politiques en cours dans la région et au-delà. Selon qu’une femme soit sympathisante, adhérente, militante de base ou professionnelle de la politique, le degré et l’intensité de sa participation diffèrent selon l’« empowerment », c’est-à-dire le processus par lequel un individu ou un groupe acquiert les moyens de renforcer sa capacité d’action, de s’émanciper.

UN PAYS PRÉCURSEUR. Dès 1957, soit un an après l’indépendance de la Tunisie et avant même la promulgation de la Constitution de 1959, les Tunisiennes gagnent le droit de participer aux élections municipales. En 1959, elles votent à l’élection législative, laquelle envoie une femme sur 90 députés à l’assemblée. avant la révolution de 2009, le taux de féminisation de l’assemblée...