Par « Sahel français », l’auteur entend les territoires actuels de la Mauritanie, du Mali et du Niger, sans oublier le nord du Sénégal et le Burkina Faso, c’est-à-dire la plus grande partie de ce que l’on nommera de 1895 à 1958 l’« Afrique-Occidentale française ». Des unités militaires spécifiques, les méharistes, sont instituées par les Français au début du XX^e siècle pour s’opposer aux rezzous des tribus nomades. Elles parviennent, dès le début des années 1930, à une pacification complète de la zone. En parallèle, la médecine coloniale, elle aussi d’origine militaire, ouvre des dispensaires et organise des tournées dans toute la région, éradiquant la variole et la maladie du sommeil. Après 1945 et jusqu’aux indépendances, vient le temps de l’administration et de l’apaisement. Loin d’une quelconque repentance et de tout présupposé victimaire, cet ouvrage très équilibré et très documenté fait ressortir les spécificités culturelles sahéliennes et l’importance stratégique de cette zone.
 

Perrin, 2018 – 23 €