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Lisbonne, ville ouverte de Patrick Straumann

parJérôme BESNARD, essayiste, chargé d’enseignement à l’université Paris Cité

Articles de la revue France Forum

En 1940, Lisbonne constitue l’une des rares planches de survie pour des milliers de réfugiés juifs ou intellectuels fuyant le nazisme.

Le Portugal affiche sa neutralité, garantie par un traité d’alliance avec la Grande-Bretagne. De Lisbonne, les réfugiés pourront s’embarquer sur un navire à destination des Etats-Unis ou de l’Amérique du Sud. Si Salazar, Premier ministre de cet Etat autoritaire, restreint sa politique de visas accordés aux Juifs devant l’afflux de migrants, il n’hésitera pas à réclamer, en 1943, à Hitler, au nom de la souveraineté nationale, le rapatriement des séfarades d’ascendance portugaise encore présents en Allemagne. Le livre de Patrick Straumann revient sur quelques figures liées à l’asile portugais d’alors : Jean Renoir, Hannah Arendt, Antoine de Saint-Exupéry, Julien Green et le consul du Portugal à Bordeaux, Aristides de Sousa Mendes, grand dispensateur de visas malgré les ordres reçus. Cela lui coûtera sa carrière diplomatique et plongera dans la misère ce père de famille nombreuse. L’auteur fait bien ressortir le havre de paix que constitua le Lisbonne de 1940, année de l’exposition coloniale portugaise exaltant l’héritage des grands navigateurs lusitains.


Chandeigne, 2018 – 17,50 €

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