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Cent ans de tension monétaire

parJoseph E. GAGNON, chargé de recherche au Peterson Institute for International Economics (États-Unis)

Articles de la revue France Forum

Prestige ou excédent commercial, il faut choisir.

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale – si ce n’est encore avant –, deux motifs de tension prospèrent au sein du système monétaire international. Le premier est le désir de prestige lié à l’émission de la monnaie dominante à l’échelle mondiale. Le second est celui d’avoir un avantage compétitif pour générer des excédents commerciaux. Ces motifs sont en totale opposition, le premier tendant vers une monnaie forte et le second, vers une monnaie faible.

Longtemps après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les tensions demeurent faibles. Les Etats-Unis dominent la production dans presque tous les secteurs, ne connaissent pas de déficit commercial important et n’ont aucun concurrent sérieux face à la position prééminente de leur monnaie, le dollar. Quelques rares pays parviennent à s’octroyer un modeste avantage commercial en sous-évaluant leur monnaie, avantage généralement altéré par une inflation plus élevée.

Au début des années 1960, certains dirigeants européens commencent à voir d’un mauvais œil la position dominante du dollar, à l’image du ministre français de l’économie et des Finances, futur président de la République, Valéry Giscard d’Estaing1, qui dénonce le « privilège exorbitant » dont jouissent les Etats-Unis pour...

 


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1. Alors ministre du général de Gaulle. (NDLR

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