Impasse ou perspective pour les économies africaines ?
Articles de la revue France Forum
L’Afrique peut tirer son épingle du jeu de la crise mondiale en misant sur l’innovation.
Le Center for International Development (CID) de l’université Harvard répertoriait, en 2019, dans son Atlas de la complexité économique1 quatre pays africains parmi les pays dont les économies devraient croître d’au moins 5 % par an d’ici à 2027 à cause de la diversité de leurs structures de production dans les secteurs les plus complexes2. Cependant, les répercussions d’un environnement extérieur, qui s’est considérablement détérioré à cause de la pandémie de Covid-19, pourraient transformer cette croissance anticipée en une récession majeure. Non seulement pour les quatre pays répertoriés dans l’Atlas, à savoir l’Égypte, l’Ouganda, le Mali et le Mozambique, mais aussi pour l’ensemble du continent. Puisque ces projections sont fondées sur la complexité économique, un indice qui saisit la diversité et la sophistication des capacités de production intégrées dans les exportations d’un pays, les pays visés devraient craindre une rupture du processus d’orientation de leur structure de production et d’exportation vers une spécialisation dans les secteurs à forte intensité technologique et à haute valeur ajoutée.
Plusieurs études empiriques l’ont attesté : à mesure qu’un pays se spécialise dans les domaines innovateurs, il devient de plus en plus productif, soit en raison d’un déplacement ponctuel de ressources, soit à la faveur d’un processus d’apprentissage ou de l’exploitation d’économies d’échelle. Or, la réalisation de ces dernières, tout comme l’amélioration de la productivité ainsi que l’accumulation du capital, ne peut être rendue possible que si...
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1. https://atlas.cid.harvard.edu/
2. Growth Lab du Harvard’s Center for International Development. Récupéré le 8 juin 2020.
https://growthlab.cid.harvard.edu/