l’Italie et l’espace
Articles de la revue France Forum
Une Italienne marchera-t-elle sur la lune ?
Le secteur spatial italien a toujours eu une réputation d’excellence : il se classe, aujourd’hui, au 3e rang européen et au 7e rang mondial. Cette place de choix, l’Italie l’a acquise dès les années 1960 lorsqu’elle a fait décoller son satellite San Marco de la base de Malindi, devenant ainsi le 3e pays du monde (après les États-Unis et l’union soviétique) à placer un satellite en orbite. C’est aussi grâce à l’Italie que l’Europe a pu assister au premier atterrissage d’un engin sur la Lune en 1969, l’événement ayant été retransmis depuis la plaine de Fucino, dans les Abruzzes, par des antennes construites par l’entreprise italienne Telespazio. Cinquante ans plus tard, le secteur spatial italien, qui regroupe plus de deux cents entreprises pour un chiffre d’affaires global de près de 2 milliards d’euros, fait incontestablement partie des priorités nationales. Parmi les principaux acteurs de ce secteur, on peut citer Thales Alenia Space Italy, Altec et l’Agence spatiale italienne (ASI), chefs de file du secteur « amont » qui comprend la construction de satellites, les technologies et les systèmes robotisés pour l’observation de la Terre, la sécurité et l’exploration du système solaire, mais aussi le lancement de satellites, avec l’entreprise Avio et son lanceur Vega. Dans le secteur « aval », qui couvre l’exploitation et les opérations des satellites, la collecte et la diffusion des données (par exemple, de positionnement ou d’observation de la Terre) et permet de fournir des services basés sur l’exploitation de ces données, Telespazio et Leonardo sont des champions nationaux de renommée mondiale.
Dans son rapport intitulé « Vision stratégique pour l’espace – 2020-2029 », élaboré en collaboration avec le gouvernement italien, l’ASI a clairement tracé la voie à suivre pour l’avenir du secteur spatial italien. Dans la droite ligne de cette stratégie, l’Italie a remporté, en 2020, des contrats d’une valeur globale de 1,6 milliard d’euros, ce qui devrait générer des revenus nets de l’ordre de 800 millions d’euros et contribuer à renforcer la position de l’Italie au sein du secteur spatial européen. La majeure partie de ces revenus proviendra de trois grands projets confiés à l’Italie : les satellites ROSE-L et CIMR de la constellation d’observation de la Terre Copernicus, le module...