Le conflit chypriote : un boulet au pied de la Turquie
Articles de la revue France Forum
Un autre mur au milieu de la Méditerranée.
Le conflit chypriote résulte de la politique de la puissance coloniale britannique de « diviser pour mieux régner » et du choc de deux nationalismes. À l’indépendance, en 1960, les orthodoxes grecs représentent 80 % de la population et les musulmans (« turcs ») 18 % – 2 % des citoyens étant catholiques, maronites ou arméniens. Étrange indépendance « garantie » par le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie : la République de Chypre (RC) doit accepter le stationnement permanent de neuf cent cinquante soldats grecs et six cent cinquante turcs. Le Royaume-Uni conserve deux bases souveraines. La Constitution clive les communautés : les Chypriotes grecs (et les autres chrétiens) élisent le président de la République, les Chypriotes turcs, le vice-président doté d’un droit de veto.
Le conflit armé entre les forces nationalistes éclate en 1964 et une Force des Nations unies pour le maintien de la paix (UNFICYP) tente de s’interposer. La Turquie intervient en 1974, à la suite d’un coup d’État des ultranationalistes contre le président Makarios, jugé...