Le secteur financier à l'heure de l'intelligence artificielle
Articles de la revue France Forum
« Je vais à la banque » : une expression en voie de disparition.
À l'heure où la transformation digitale de l’économie touche tous les secteurs d’acti-vité, l’industrie financière et bancaire subit, en première ligne, de profondes mutations1. Nombreux y sont les métiers où l’homme a dû céder la place à de simples machines, pour les tâches les plus répétitives, ou à de puissants ordinateurs, pour les activités les plus exigeantes. Que l’on pense aux courtiers qui exécutaient les ordres de leurs clients autour de la corbeille du palais Brongniart ou sur le parquet du New York Stock Exchange et qui ont presque partout disparu au bénéfice de plate-formes électroniques capables de traiter, chaque jour, des millions de transactions2. Que l’on pense, élément beaucoup plus significatif, aux salles des marchés des principales banques d’investissement qui réunissaient encore, il y a dix ans à peine, jusqu’à une centaine de traders et qui sont, aujourd’hui, largement peuplées d’ordinateurs exécutant des programmes extrêmement sophistiqués supervisés par une petite dizaine d’ingénieurs financiers.
Au royaume de la finance moderne, le trading algorithmique devient la règle. Non seulement l’exécution d’un ordre d’achat ou de vente est...
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1. Voir l’étude « The Digital Advantage: How digital Leaders outperform their Peers in Every Industry », Capgemini Consulting et MIT Center for Digital Business, 2012.
2. D’une centaine de milliers au début des années 1990, le nombre de transactions quotidiennes atteint, aujourd’hui, la dizaine de millions sur le seul marché des actions de la place de New York (www.nyse.com/data/transactions-statistics-data-library).